Alexia ROULAND, Docteur Praticien Hospitalier Universitaire du Service d'Endocrinologie CHU Dijon.

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Alexia ROULAND, Docteur Praticien Hospitalier Universitaire du Service d'Endocrinologie CHU Dijon.

Les traitements du diabète.

Les différents diabètes

Les diabètes, de causes différentes, provoquent toutes une hyperglycémie.

Le diabète de type 1 et le diabète de type 2 sont les formes de diabète les plus courantes.

Il existe 3 autres types de diabètes :

  • Le diabète MODY (mutation d'un gène)ou diabète de type adulte chez le jeune. Il se manifeste dès l’enfance ou l’adolescence, d’où le nom : Maturity-Onset Diabetes of the Young.
    Ce diabète est en rapport avec une anomalie de la régulation de la sécrétion d’insuline.
  • Le diabète secondaire (suite à une maladie ou ablation du pacréas).
  • Le diabète gestationnel. Il survient chez la femme enceinte et peut durer le temps de la grossesse ou être révélateur d'un diabète antérieur.

Diagnostic du diabète

  • la glycémie, à n'importe quel moment de la journée, est supérieure à 2 g/l en présence de symptômes.
  • la glycémie à jeun est supérieure ou égale à 1,26 g/l, contrôlée à deux reprises en l'absence de symptômes.

Chez la personne âgée :

  • Glycémie > 1,50g à jeun.
  • Glycémie > 2g, 2 heures après le repas

Le diabète de type 2.

Le diabète de type 2 est le plus fréquent.

Deux mécanismes dans le diabète de type 2

  • Insulinorésistance.
  • Déficit de sécrétion d'insuline.

Le traitements du diabète de type 2.

Les traitements oraux du diabète de type 2.

Les biguanides (Metformine, Glucophage, Stagid)
Les biguanides agissent sur l'insulino-résistance.
Ils ne créent pas d'hypoglycémie.
Il est préférable de les prendre au cours des repas à cause de leurs effets digestifs.

Les sulfamides hypoglycémiants et les glinides.
Ils sont insulinosécréteurs.
Ils peuvent occasionner des hypoglycémies.

Les inhibiteur de la DPP-4 (leur nom se termine en "iptine : Januvia (sitagliptine), ...)
Ce sont des insulino-sécréteurs "intelligents" qui n'agissent que quand la glycémie est élevée.
Ne provoquent pas d'hypoglycémie.

Les inhibiteurs du SGLT2 (Forxiga, Jardiance...)
Ces médicaments sont glucorériques, 
ils sont récents et se développent de plus en plus.
Le SGLT2 est un récepteur sur le rein qui recycle le sucre dans le sang. Les inhibiteurs du SGLT2 appelés également glifozines augmentent l’élimination du glucose dans les urines ce qui permet d'abaisser la glycémie. Il y a plus de risques d'infections urinaires. La personne boit plus.
Pas d'hypoglycémie.
Médicaments utilisés également dans l'insuffisance cardiaque et l'insuffisance rénale chronique.

Peuvent être pris en association avec la Metformine si son action est insuffisante.

  1. Les traitements injectables du diabète de type 2.

Les analogues du GLP-1 (le liraglutide (Victoza), le sémaglutide (Ozempic), le dulaglutide (Trulicity) et une forme à action prolongée de l'exénatide (Bydureon)).
Ce sont des insulino-sécréteurs "intelligents" qui n'agissent que quand la glycémie est élevée.
Les malades mangent moins et perdent du poids.
Ne provoquent pas d'hypoglycémies.

Peuvent être associés à la métformine et sont plus intéressants que les traitements oraux lorsque l'on recherche une perte de poids.

Les analogues du GLP-1  utilisés dans l'obésité hors diabète :

  • Saxenda (liraglutide) : Non remboursé dans ce cas.
     
  • L’Ozempic (hebdomadaire). Non remboursé dans ce cas.
    Un mésusage de l’Ozempic : Le fabricant a signalé à la fin 2022 des difficultés d’approvisionnement pour les patients diabétiques en raison d’un détournement d’usage.

  • Le Wegovy (hebdomadaire) n'est remboursé que pour le traitement de l’obésité la plus sévère (avec un indice de masse corporelle à 40 kg/m2) associée à des complications.
    Le Wegovy ne peut donc pas être détourné de son usage ce qui n’est pas le cas pour l’Ozempic.

Les insulines.

Insuline lente (Lantus, Abasaglar).
Durée d'action : 24 heures.
Injection 1 fois/jour.
Tendance à la prise de poids.
Risque d'hypoglycémie
Pas de contre-indication car c'est un produit naturel.

Insuline rapide (NovoRapid, Aprida).
Durée d'action : 3 heures.
Injection avant les repas. Agit en 15 min.
Prise de poids.
Risque d'hypoglycémie
Pas de contre-indication car c'est un produit naturel.

Traitement non commercialisé : Le tirzepatide.
C'est un peptide injectable hebdomadaire sous-cutané.
Son action est la même que celle des analogues du GLP-1, mais il est plus efficace sur la perte de poids. C'est le premier agoniste ciblant à la fois les récepteurs du GIP et du GLP-1.

Il pourrait remplacer la chirurgie bariatrique.

  1. La surveillance

  • Bandelettes pour analyse de la glycémie.
  • Hémoglobine glyquée tous les 3 mois.

Le diabète de type 1.

Il s'agit d'une maladie auto-immune avec destruction des cellules pancréatiques, béta de Langerhans, productrices d’insuline.
Les cellules alpha, productrices de glucagon, ne sont pas attaquées par le système immunitaire comme le sont les cellules bêta, productrices d’insuline. Cependant, la régulation de la sécrétion du glucagon est liée aux cellules bêta. Le dysfonctionnement de ces dernières et de la production locale d’insuline dans le pancréas, entraîne ainsi des diminutions et des augmentations inappropriées de la production du glucagon.

Mécanisme dans le diabète de type 1 :

Arrêt de production d'insuline.
Le traitement à l''insuline à vie est OBLIGATOIRE.

Les traitements du diabète de type 1

Le traitement du diabète de type 1 : L'insuline.

Insuline lente. C'est l'insuline pour vivre.
Ne jamais l'arrêter quelque soit la situation (même en période de jeun), sinon risque d'acidose et mort en quelques heures.

Les insulines rapides. Ce sont les insulines pour manger.
Injection au moment de repas.

  • Insuline rapide :
    Action en 15 min.
    Durée d'action : 3 heures.
  • Insuline ultra-rapide :
    Action entre 3 et 5 min.
    Durée d'action : 3 heures.
  • Insuline en continue : Pompe à insuline.
    Insuline rapide ou ultra-rapide.

La complication aigüe du diabète de type 1.

L’acidocétose diabétique est une complication aiguë du diabète.

L'absence d’insuline empêche la pénétration du glucose dans les cellules, ce qui provoque l’utilisation des graisses pour obtenir le carburant nécessaire à leur fonctionnement. Cette utilisation des graisses produit des corps cétoniques. Lorsque l’insuffisance en insuline est prolongée, la production de corps cétoniques se poursuit jusqu’à dépasser la capacité d’élimination par l’organisme. Les corps cétoniques s’accumulent, ce qui acidifie le sang : l’acidocétose diabétique s’installe.
Cette acidification, en l'absence de soins, provoque la mort très rapidement.

Diagnostic de l'acidocétose.

  • Si la glycémie, dans le diabète de type 1, est supérieure à 3g/l, contrôler l'acétone.
  • Si présence d'acétone.
  • Aller rapidement aux urgences.

Dans le diabète, on ne ressucre que si la glycémie < 0,7g/l.